Un bâtiment en bord du terminal vraquier. Une large baie vitrée donnant sur un navire en réparation. Des cartes topographiques au mur. Par son panorama, le bureau de Christophe Chabert invite à l’immersion portuaire. "Le port est le reflet de l’ensemble de l’écosystème brestois. Toutes les chaînes de fonctions s’y trouvent", explique Christophe. "Il ne faut pas se cacher, mais, au contraire, montrer la transformation de cette zone stratégique, pour que les habitants soient fiers de leur industrie. C’est notre mission".
Christophe Chabert, président du Directoire, BrestPort © Technopôle Brest-Iroise |
Officier de Marine, Christophe maîtrise le management opérationnel et connaît le sens de l’Homme et de ses différentes cultures à travers le monde. Il poursuit sa carrière chez Naval Group : surveillance de grands chantiers et développement commercial. Christophe se tourne alors vers les nouveaux systèmes de propulsion des navires, puis les Énergies Marines Renouvelables, chez OpenHydro et Eolfi. "En 2010, les personnes qui s’intéressaient à l’éolien flottant se comptaient sur les doigts de la main". Christophe tient le rôle du concertateur entre les parties prenantes de l’éolien et d’ingénieur financier, une expertise indispensable pour "déployer des grands projets à rentabiliser sur 25 ans".
En 2022, Christophe prend la présidence du directoire de la SPBB. La Région Bretagne, la Chambre de Commerce et d'Industrie Métropolitaine Bretagne Ouest (CCIMBO) et Brest métropole, les 3 actionnaires fondateurs, se donnent les moyens de fonder un nouveau modèle portuaire sur des concessions acquises pour 40 ans. "Un moment passionnant pour une vision à long terme !".
"L’objectif est de consolider les marchés historiques tout en s’exposant aux nouvelles mutations. Le port devient le poumon industriel en plein cœur de Brest". Le port de Brest, c’est 22 millions d’€ de chiffre d’affaires, près de 3 000 salariés (dont une centaine chez BrestPort), 2,8 millions de tonnes de marchandises et 700 escales par an, le tout sur 250 hectares et 5 km de quai.
Le modèle économique a été particulièrement étudié et doit être rentable : 500 millions d’€ sur 10 ans, 900 millions d’€ sur 40 ans. Un tiers des investissements viennent des produits portuaires, un tiers de l’autorité concédante (la Région Bretagne, responsable des infrastructures) et un tiers des actionnaires fondateurs.
Grue du port de Brest © Technopôle Brest-Iroise |
Le port de commerce est entièrement gagné sur la mer. Une poldérisation qui débute sous Napoléon III et se dessine jusqu’à aujourd’hui. "L’espace à vocation industrielle et commerciale devient une denrée rare", notamment avec l’actuelle réglementation qui limite les surfaces constructibles (loi Zéro Artificialisation Nette). Dans ce contexte, "cela a valu le coup d’investir". La métamorphose du port continue.
"Passer de l’hydrocarbure vers plus de décarboné, c’est ce qui va piloter notre activité". Le port de Brest est un port polyvalent de taille moyenne. L’idéal pour en faire un site pilote : expérimenter de nouvelles technologies de dépollution, assembler le démonstrateur d’Eolink, tester le système photovoltaïque flottant d’HelioRec, etc. BrestPort facilite l’accès aux quais aux acteurs de l’innovation.
"Les problématiques que nous rencontrons (EMR, hydrogène, etc.) sont similaires à celles d’autres ports, notamment européens". BrestPort partage son expérience par le biais de plusieurs projets européens de coopération.
"Dynamiser notre réflexion technologique et technique, pour entrer dans les transitions". C’est pour cette raison que BrestPort rejoint la communauté du Campus mondial de la mer.
BrestPort sera présente à la Sea Tech Week®, où elle animera deux ateliers le 16 octobre 2024 :