Rencontre Immersion au Cedre, octobre 2023 |
Le format événementiel des Rencontres Immersion vise à faire connaitre les plateformes et les équipements de la communauté du Campus mondial de la mer. L’originalité de cette demi-journée repose sur l’immersion : elle permet de découvrir des moyens et expertises sur un thème donné, au travers d’une visite, de témoignages et de présentations scientifiques et techniques. Les plates-formes autour desquelles ces rencontres sont construites sont recensées dans le portail des infrastructures et équipements de recherche de la mer.
Les organismes présents ce jour dans l’audience reflétaient la richesse de la communauté du Campus mondial de la mer dans les domaines académique, économique et innovation : France Energies Marines, ACRI-IN, l’Université de Bretagne Occidentale, la DDTM du Finistère, 70.8, le Pôle Mer Bretagne Atlantique, SEDISOR, Capgemini Engineering et le Technopôle Brest-Iroise.
La structure qui accueillait cette 9e Rencontre Immersion était le Cedre : Expert en pollution accidentelle des eaux. Cette une association dont la mission est La lutte contre les pollutions accidentelles des eaux (de la prévention : réalisation de plans d’urgence, formations à destination d’opérationnels, tests de matériels, Intervention sur site, au suivi post pollution et de capitaliser son expérience (édition de guides, sites internets formations….afin d’améliorer la réponse aux urgences liées à ces évènements accidentels.
Le Cedre étudie trois types de polluants: les hydrocarbures, les produits chimiques et plus récemment les déchets aquatiques qui eux traduisent généralement une pollution chronique.
Les activités du Cedre se développent et les expertises s’orientent désormais également vers de nouvelles énergies de propulsion des navires, celles-ci jouant un rôle dans la transition énergétique du transport maritime : les liquides à température et pression ambiantes (biodiesel, méthanol, éthanol), les gaz réfrigérés ou comprimés (hydrogène, ammoniac….etc ),et générant de nouveaux risques en cas de déversements dans l’environnement .
Le Cedre assure une assistance technique et scientifique aux profit de l’Etat et collectivités.
"L'accueil au Cedre d'une journée Immersion a été une expérience intéressante et concluante. Nous avons pu présenter aux membres du Campus mondial de la mer, mais aussi à des organismes invités une partie de nos missions. Le Cedre accompagne ses partenaires et plus particulièrement la Marine nationale, afin de développer la connaissance dans le domaine de la lutte contre les pollutions accidentelles en mer. Le soutien de l'équipe du Campus mondial de la mer était très efficace", appuie Christophe Logette, directeur du Cedre.
Les autres expertises à l’honneur au cours de cette matinée étaient celles du Pôle Spectrométrie Océan (PSO), qui rassemble des moyens mutualisés entre l’IUEM et l’Ifremer ; avec un focus sur l’analyse des terres rares en rade de Brest. L’originalité du partenariat avec l’entreprise SÉDISOR a également soulignée, car elle permet à un plus grand nombre d’acteurs d’accéder aux services du PSO.
La société Actimar a montré des résultats de modélisation prédictive de la dispersion de particules plastiques en rade de Brest, un travail réalisé dans le cadre du projet européen Preventing Plastic Pollution qui réunit de nombreux acteurs locaux.
La longue tradition de collaboration entre les plates-formes analytiques de la communauté date des pollutions maritimes accidentelles qui ont touché les côtes Bretonnes, comme en témoignaient les responsables des plateformes de spectrométrie de masse de l’Université de Bretagne Occidentale et Labocéa présentes dans l’assistance. Ces pollutions ont structuré les investissements.
Le projet européen SaferSea est porté par le Technopôle Brest-Iroise dont le Cedre est partenaire. La thématique traite le développement et l’identification de solutions innovantes pour accompagner les transitions dans le secteur du transport maritime. Il a commencé le 1er octobre 2023 pour une durée de 36 mois.
Visite des moyens d’expertise : la colonne d’expérimentations ,le polludrome et le laboratoire
La colonne d’expérimentations du Cedre |
La colonne d’eau haute de 5 m permet de mesurer le taux de dissolution lors d’un transfert (remontée ou sédimentation). Le produit chimique ou hydrocarbure est injecté par le bas. La phase particulaire est observée par ombroscopie. L’objectif est de quantifier les différences de volumes entre le bas et le haut de la colonne, et ainsi d’estimer le part de solubilisation des bulles lors de leur remontée.
Exemple d’accident pour lequel la colonne d’eau a été utilisée : explosion de la plateforme offshore Deepwater Horizon qui a eu lieu le 20 avril 2010 dans le Golfe du Mexique, à 66km de la Louisiane. La colonne d’expérimentation a permis de simuler le comportement du pétrole brut qui s’échappait quotidiennement du riser situé à 1 500 m de fonds. Au total, 700 000m3 à 860 000m3 de pétrole brut ont été déversés. 20% ont pu être récupérés, 10% dispersés et 5% brûlés.
Le Polludrome® |
Le Polludrome® étudie le vieillissement et le comportement des produits déversés en milieu marin ou en eaux intérieures. Il permet de simuler l’évolution de ceux-ci en contrôlant plusieurs paramètres : les vagues, l’exposition au rayonnement UV, le courant, la température et le vent. Le plus couramment, le Polludrome® est utilisé pour l’analyse du pétrole brut. Les essais consistent à déverser une vingtaine de litres d’hydrocarbures directement dans le canal d’essais. Des mesures physico-chimiques sont alors réalisées à des temps donnés, par exemple, la viscosité, la densité ou encore le taux d’évaporation.
Le laboratoire |
Au sein du laboratoire du Cedre plusieurs activités d’analyses ou tests sont menées :
Les produits de lutte
Cela concerne les produits de lavage, les émulsifiants, les absorbants, les dispersants en eau douce et en eau de mer. Pour qu’un dispersant puisse être utilisé dans le cadre d’une pollution en France, il doit au préalable être testé au Cedre.
L’étude de vieillissement et dispersibilité des hydrocarbure
Cette étude simule par exemple, le vieillissement d’hydrocarbure en mer. L’équipe obtient des données sur le comportement de l’hydrocarbure. Cela permet de savoir à quel stade le dispersant peut-être efficace. Des simulations sont effectuées dans des conditions de salinité et températures différentes.
Les analyses chimiques
Il s’agit d’analyser les pollutions et de caractériser ou d’identifier le produit. Exemples de produits testés : la paraffine et les huiles végétales. Les chromatogrammes ainsi obtenus permettent de confirmer la nature de ces deux produits d’aspect similaire. Les analyses réalisées sur hydrocarbures peuvent par ailleurs permettre de confirmer l’origine d’une pollution par comparaison avec un échantillon de référence, lorsque celui-ci est disponible.
L’étude des plastiques
L’équipe va réaliser des identifications puis dosages de plastiques et de microplastiques dans différentes matrices (échantillons d’eau et sédiments notamment)
Exemple de moyen : la Pyrolyse qui analyse le plastique.
Le Cedre et le CEPPOL sont des organismes qui ont été créés dans le cadre des mesure post Amoco Cadiz.. Le Ceppol est le centre d’expertise de la la Marine nationale qui a la responsabilité de lutte contre les pollutions accidentelles en mer. .
Les travaux communs au Cedre et au Ceppol visent à améliorer la connaissance sur les rsiques et les poluants, à la détection des polluants, la caractérisation de la zone dangereuse et l’identification des produits.
Actimar est une société de services qui apporte son expertise au service de la mer. Son domaine d’expertise est l’océanographie.
La thématique de la présentation d’Actimar portait sur la "Prévention de la pollution plastique ou autres particules ".
Dans le cadre du projet "Preventing Plastic Pollution" INTERREG France (Manche) Angleterre, des modèles hydrodynamiques dans des zones d’intérêt dont Brest ont été mis en place.
Plateforme Seamafor - Actimar |
La plateforme Seamafor Actimar peut être consultée par le grand public. Elle permet d’observer la dispersion des polluants de type plastique.
Un mode comité existe aussi pour aller plus loin. Il permet de travailler sur les simulations de dérive des polluants et donne les conditions de courants et de vent. On peut suivre les particules, cliquer dessus et voir les trajectoires. Les clusters permettent de voir la distribution spatiale et les origines de la pollution.
La plateforme PSO est située sur la pointe du diable du Technopôle à Plouzané.
Elle comprend :
Le PSO implique chaque année une communauté d’une centaine de chercheurs et de cinquante étudiants (doctorants ou Masters).
Le Pôle de Spectrométrie Océan est un pôle instrumental unique en science de la mer. L’application présentée portait sur l’analyse des éléments en trace