Jean-François Simon, Président d’Hydroquest, rappelle qu’HydroQuest est une PME basée à Grenoble, dont l’activité est le développement et la mise sur le marché de technologies de rupture dans le domaine de la production d’électricité renouvelable. Elle développe et vend d’ores et déjà des hydroliennes fluviales et marines. Un de ses succès récents est l’installation en mai dernier d’une hydrolienne marine de 1 MW sur le site EDF de Paimpol-Bréhat. Quand cette société a souhaité se diversifier et développer un nouveau projet en éolien flottant nommé WindQuest, elle a identifié Brest comme un site idéal pour tester ses machines et les industrialiser. Pour le projet WindQuest, Jean-François Simon confirme « avoir trouvé auprès des équipes de l’Ifremer un écho fort à ce que l’entreprise voulait développer, une véritable envie de faire avancer ces technologies ».
Pour cristalliser le partenariat, une thèse bénéficiant d’une bourse CIFRe a démarré depuis 6 mois. La première phase de tests se déroule dans le bassin profond de l’Ifremer, afin de valider expérimentalement le comportement et les performances de l’éolienne puis de mettre au point le système de contrôle du futur démonstrateur qui sera testé pendant plus d’un an sur le site d’essais en mer à Sainte-Anne-du Portzic.
Outre la mise à disposition des moyens d’essais de THeoREM, HydroQuest bénéficie de l’expertise des chercheurs du Laboratoire Comportement des structures en mer, qui dédient du temps pour lever des problèmes liés au comportement d’objets flottants en environnement océanique et en milieu marin … un atout indispensable pour cette société dont ce n’est pas la spécialité initiale.
Favoriser et promouvoir l’innovation dans le monde maritime fait pleinement partie des missions de l’Ifremer. Mais Jean-Marc Daniel, co-responsable de l’Infrastructure de recherche nationale THeoREM, souligne : « C’est très valorisant pour les chercheurs d’être au contact de ces entreprises. Accueillir des entrepreneurs très motivés draine de l’enthousiasme dans les infrastructures de recherche ». Cela permet également de générer de nouveaux axes de recherche pour les équipes de l’Ifremer.
THeoREM est une infrastructure de recherche labellisée par le Ministère de la recherche co-opérée par l’Ifremer et l’Ecole Centrale de Nantes.
Ce regroupement des moyens complémentaires permet de gagner en visibilité au niveau européen et d’offrir un large spectre de conditions de houle, de courant, de vent, à différentes profondeurs, du bassin à la pleine mer.
Une telle infrastructure nécessite des investissements lourds, mis au service d’une communauté de chercheurs, mais aussi des entreprises, afin de favoriser le développement économique des territoires. Le temps d’utilisation du bassin d’essai de Brest se répartit entre 30 % aux activités de recherche sur les EMR, 30 % aux projets de qualification instrumentale pour diverses applications (étude de l’évolution climatique, pêche, monitoring côtier…), et 30 % aux prestations externes pour des industriels de la région. Le bassin est également aussi ouvert aux activités d’enseignement, notamment des écoles d’ingénieurs qui ont des besoins de TP et TD en hydrodynamique, dans le cadre du projet CPER Ijinmor.
Les entreprises peuvent faire appel aux équipes de l’Ifremer pour des activités de conseil (tests sur un concept existant avec les configurations choisies par exemple) ou engager une collaboration de recherche, comme l’ont fait HydroQuest, ou encore GEPS Techno et Eolink avant eux, pour ne citer que quelques entreprises du domaine des EMR.
L’infrastructure THeoREM est recensée dans le portail des infrastructures et équipements de recherche de la mer mis en ligne en 2018 par le Campus mondial de la mer. Ce portail offre à tout type d’organismes (recherche, entreprise, accompagnement) et aux entrepreneurs une vue sur le potentiel de collaborations et de prestations dans le domaine des sciences et technologies de la mer de la pointe bretonne.