Nathalie Mercier-Perrin, présidente exécutive du Cluster Maritime Français : "s’associer à la Sea Tech Week®, une conjonction d’évidences"

L’innovation, la connaissance du milieu maritime et le sens du collectif

Nathalie succède à Frédéric Moncany de Saint-Aignan à la présidence du CMF. L’expérience de Nathalie s’appuie sur plus de 20 ans de carrière chez Naval Group, fleuron de l’industrie navale française et bretonne. Ce qui l’anime ? Le montage de projets d’innovation de maturité variée, la fédération d’acteurs académiques et industriels, et la construction de dispositifs de R&D (Institut de recherche technologique, clusters, etc.).

crédit : Cluster Maritime Français

"C’est par le collectif que nous créons des parts de marché et contribuons à la compétitivité des entreprises à l’international."

Nathalie s’intéresse à la décarbonation du transport maritime et intègre l’initiative MEET 2050, pilotée par le CMF en partenariat avec l’ADEME. Une solide expertise en mécanique financière et institutionnelle, ainsi qu'une parfaite connaissance des sujets civils et militaires, mène la directrice du développement économique de Naval Group à la présidence du CMF.

"Intégrer le CMF, c’était aussi l’opportunité de mutualiser mes connaissances au-delà du secteur de la construction navale. "

Les grands chantiers du CMF : transitions, jeunesse et financement

Il est bon de rappeler le chiffre clé des 90 %. En effet, 90 % de ce que nous consommons a été transporté par la mer (72 % par le flux d’import-export français). L’organisation de l’ensemble des activités autour du transport maritime est donc essentielle : les ports, les énergies, la pêche et l’aquaculture, le nautisme et la plaisance, les connexions sous-marines, les grands fonds, la cybersécurité, etc.

"Cela représente 150 milliards d’euros de valeur et plus de 1 million d’emplois en France."

Dans la feuille de route du CMF, trois axes majeurs :

• Les transitions, avec comme chantier phare la sécurité des champs éoliens offshore. "Le maritime français doit appréhender les transitions, tout en restant compétitif."

• La sensibilisation des jeunes à la variété des métiers maritimes, sur terre ou en mer, avec ou sans diplôme. L’acculturation est possible dès le collège. Au lycée, Parcours Sup peut également être utilisé comme un déclencheur de vocations. "Nous devons les faire rêver, avec des métiers connus et moins connus." Nathalie souligne les belles initiatives en Bretagne, telles que le Campus des métiers et des qualifications des industries de la mer.

• Les financements, en particulier les fonds privés, qui doivent assimiler les mutations sociétales pour mieux accompagner les projets qui en découlent. "Quand on est audible face au marché bancaire et assurantiel, on peut faire financer des projets."

La Bretagne, un territoire extrêmement dynamique

"L’écosystème est dense et favorable à la création de produits et de services : institutionnels et entreprises clés, académiques (i.e. UBO) et grandes écoles (i.e. École Navale), lycées techniques (i.e. pêche), centres de recherche (i.e. Ifremer) et Instituts de Recherche Technologique (i.e. B-Com), pôles de compétitivité (i.e. Pôle Mer Bretagne Atlantique), etc. S’y ajoute une constellation de PME et startups, ainsi que des structures et tiers-lieux pour les accompagner. Je pense aussi à ces skippers qui soutiennent la R&D, et bien sûr aux infrastructures portuaires, aux assureurs, etc."

Nombreux sont membres du CMF.

Quand la dynamique du CMF rejoint celle du Campus mondial de la mer

Le CMF est signataire de la charte d’adhésion aux valeurs du Campus et appuie, par la force de son réseau, l’organisation de la Sea Tech Week®. Le thème de l’édition 2024, sécurité et sûreté maritime, est un thème fondamental pour le CMF. Deux raisons principales :

• La souveraineté, une "souveraineté ouverte", précise Nathalie, pour que dans chaque port du monde, les bateaux français soient en sécurité. "À Brest, le MICA Centre est un outil incroyable, la cheville ouvrière du transport maritime". Autre champ d’application : l’éolien offshore, sur lequel le CMF travaille actuellement.
  
  À noter : l’intervention de Pierre Léonidas, responsable des affaires institutionnelles au CMF, dans la session de haut niveau dédiée à la sûreté maritime de la Sea Tech Week®.
   
• L’environnement, "pour que l’économie maritime entre dans une ère raisonnable et raisonnée". Le CMF anime un groupe de travail "synergie" intitulé "Développement durable / protection de la biodiversité marine". Les livrables auront pour vocation d’aiguiller les décisions prises dans les comités de réglementation, sur des sujets tels que la vitesse des navires, les plastiques en mer ou encore la gestion de la sargasse dans les régions ultramarines.

Prochain grand rendez-vous du CMF

Après la Sea Tech Week®, un autre temps fort du maritime : les Assises de l’économie de la mer. Nathalie vous donne rendez-vous les 19 et 20 novembre 2024 à Bordeaux.