Delphine Mathou a présenté le Ceebios, une société coopérative qui vise à accélérer la transition écologique par le Biomimétisme. Pour ce faire, ils développent des outils en interne, mettent en place des partenariats grâce à un réseau national de recherche afin d’innover.
Le Ceebios est parti du constat suivant : « Le biomimétisme est une démarche qui s’inspire du vivant et de ses 3,8 milliards d’années de R&D, d’essais/erreurs. La nature met en effet en œuvre un processus d'adaptation évolutive qui a sélectionné les solutions les plus robustes et économes en énergie et en ressources ». Il s’agit également d’un sujet historique. Par exemple, Léonard De Vinci est l’inventeur de l’ornithoptère, inspiré du vol des oiseaux (XVe siècle) ; Janine Benyus, biologiste américaine, a développé la base de données Ask Nature en 2005.
L’océan est une source importante d’innovation : plus de 13 prix Nobel en lien avec ce dernier ont été attribués. Plus de 25 000 molécules d’intérêt ont été identifiées comme des anti-cancéreux, antibiotiques, antiviraux, etc. Les études scientifiques sur la biodiversité marine couvrent plus de 3 milliards d’années mais aujourd’hui nous connaissons seulement 10% des espèces marines. Les organismes marins représentent des possibilités d’innovation larges et nous nous inspirons du vivant marin dans différents domaines d’application.
Différents groupes ont pu découvrir les laboratoires de la Station marine de Concarneau ainsi que son aquarium .
Exemple de projet étudié à la Station marine de Concarneau
Les ormeaux sont étudiés à différents stades de vie jusqu’à l’âge adulte. Leur coquille de couleur marron comprend différentes couches, avec à l’intérieur la nacre avec des briques superposées. Les industriels se sont inspirés de ces microstructures car la nacre est très résistante.
Guillian Graves, président de l’agence Big Bang Project implantée à Paris avec des locaux à Concarneau, fait le lien entre le design et le biomimétisme : le designer pense les usages. L’agence développe des solutions liées aux objectifs de développement durable en s’inspirant de la nature. L’ensemble des projets a vocation à répondre à des enjeux environnementaux. L’agence a 3 activités principales : la recherche (connaissances nouvelles), l’innovation (appliquer des outils sur différents secteurs), le partage d’une boîte à outils (par exemple au travers de conférences). Elle permet d’avoir une approche multi-échelle du vivant (nano et macro systémique). Elle vise à développer ses propres outils et trouver les meilleurs modèles biologiques inspirants dans des domaines divers (par exemple l’habitat, le sport, la santé, les cosmétiques, etc.) Guillian Graves est également enseignant et co-responsable du Master of Science Nature-Inspired Design à l’École Nationale Supérieure de Création Industrielle (ENSCI – Les Ateliers) depuis 3 ans.
Charlotte Corporeau, chercheuse en physiologie à l'IFREMER a présenté l’activité du site expérimental Ifremer d’Argenton, au sein du laboratoire LEMAR (UBO, CNRS, IRD, Ifremer). C’est un site dédié à l’expérimentation sur les bivalves marins, en conditions contrôlées.. Toutes les connaissances dont dispose le laboratoire permettent de bien comprendre les besoins des animaux sur le terrain. Avec le biomimétisme, ils vont chercher à restaurer la rade de Brest. Par exemple, la larve de l’huître choisit l’endroit où elle s’attache. On observe donc la matière qui l’attire et on cherche à l’imiter.
Ian Probert, ingénieur de recherche à Sorbonne Université, a présenté les activités du Centre de ressources qui comprend deux missions principales : la fourniture sur site ou à distance de ressources biologiques marines et la gestion et fourniture de l’accès aux dispositifs expérimentaux. À cela s’ajoutent le conseil et la formation des utilisateurs, la R&D pour améliorer les services et la protection de l’environnement et le respect du cadre règlementaire.